
ADOPTION
Adopter, c’est faire d’un enfant que l’on n’a pas conçu et mis au monde son fils ou sa fille, sur le plan affectif, social et juridique.
Dans le cas de l’adoption plénière, cet enfant porte le nom de ses parents adoptifs, acquiert automatiquement la nationalité française si ses parents adoptifs sont français et a le même statut et les mêmes droits qu’un enfant qui aurait été conçu et mis au monde par eux, qu’ils auraient reconnu et élevé.
Dans tous les cas (adoption plénière ou adoption simple), les liens entre les parents et leurs enfants adoptifs sont les mêmes que les liens qui existent entre tout parent et son enfant : des liens d’amour, d’espoir, de complicité, de soutien et d’éducation.
La seule différence concerne le moment et la manière dont ce lien s’est tissé : après une histoire antérieure, plus ou moins longue, vécue sans ses parents adoptifs pour l’enfant, après une attente souvent beaucoup plus longue qu’une grossesse pour les parents, et par le fait de leur volonté active.

La procédure d’adoption internationale
Après l’entrée en vigueur de la convention , la procédure d’adoption internationale se déroule en deux phases. D’abord la phase administrative et ensuite la phase judiciaire.
Pour la phase administrative, vous devez d’abord adresser une demande à l’autorité centrale d’adoption de votre lieu de résidence habituel.
Si l’Autorité centrale de l’État d’accueil considère que vous êtes qualifiés et aptes à adopter, elle établit un rapport contenant des renseignements sur votre identité, votre capacité légale et votre aptitude à adopter, votre situation personnelle, familiale et médicale, leur milieu social, les motifs qui les animent, votre aptitude à assumer une adoption internationale, ainsi que sur les enfants que vous serez aptes à prendre en charge. Elle transmet ensuite le rapport à l’Autorité centrale de l’État d’origine.
L’autorité centrale de l’État d’origine de l’enfant à adopter établit également un rapport sur ce dernier. Il tient compte des critères énumérés à l’article 16 de la CHPE, mais surtout de l’intérêt supérieur de l’enfant. Ce rapport est transmis à l’autorité centrale de l’État d’accueil.
La phase administrative se poursuit et prend fin si l’État d’origine constate que l’enfant peut être adopté et si le principe de subsidiarité est respecté. L’État d’accueil quant à lui constate que l’adoptant est qualifié et apte à accueillir l’enfant. Le placement de l’enfant est alors approuvé pour une année s’il s’agit d’une adoption plénière.
À l’issue de tout ceci, la phase judiciaire débute. Elle se déroule selon la législation de l’État d’origine donc France si l’enfant que vous voulez adopter est français. C’est au cours de cette phase que l’Autorité centrale de l’État d’origine prendra une décision de placement de l’enfant approuvée par l’Autorité centrale de l’État d’accueil. La procédure s’achèvera par un jugement aux fins d’adoption.

Les enfants adoptés sont-ils nos “vrais enfants” ?
Le désir d’enfant est le même quand on adopte que lorsque l’on met un enfant au monde. Parole… d’adoptée qui mit au monde ses deux garçons et adopta sa fille. Les parents qui ont des enfants “biologiques” et des enfants adoptés disent tous bien à quel point leurs sentiments sont également partagés entre tous.
Les enfants adoptés ont d’ailleurs bien le même sentiment, dont ils témoignent parfois:
J’ai retrouvé mon frère de naissance. Au début, nous étions fous de joie. Puis le temps a passé et j’ai vu qu’une vie entière nous séparait : nous n’avions pas la complicité, l’histoire, les références communes que des frères partagent. Alors j’ai compris que mon “vrai” frère, c’est celui qui a vécu toutes ces années avec moi : celui que les autres considèrent “seulement” comme mon frère adoptif.
Existe-t-il des “adoptions réussies” ?
On entend parfois des histoires qui font peur ou mal: des enfants qui disent n’avoir jamais aimé leurs parents adoptifs, qui ont “mal tourné” à l’adolescence, des parents qui n’ont jamais “réussi” à aimer leurs enfants adoptifs, qui ont été dépassés par la découverte d’un handicap, d’une maladie, ou tout simplement qui n’ont jamais été satisfaits de ce que sont devenus leurs enfants adoptés.
Souvent, ce ne sont que les mêmes histoires que l’on entend à propos des familles “biologiques”: des enfants qui n’ont jamais aimé leurs parents, qui ont “mal tourné” à l’adolescence, des parents qui n’ont jamais “réussi” à aimer leurs enfants, qui ont été dépassés par la découverte d’un handicap, d’une maladie, ou tout simplement qui n’ont jamais été satisfaits de ce que sont devenus leurs enfants.

Vais-je aimer l’enfant que je vais adopter ?
Avant une proposition d’apparentement, de nombreux parents se demandent s’ils aimeront l’enfant qu’on va leur proposer, ou s’ils pourront ou sauront faire un “choix” face à plusieurs enfants.
Le sentiment maternel et paternel est une chose très mystérieuse et les parents qui mettent leur enfant au monde présentent déjà une grande diversité de perceptions: alors que certains sont immédiatement parents du nouveau-né, certains avouent ressentir une grande indifférence, des peurs, des doutes, qui peuvent s’exprimer par ce qu’on appelle le “baby-blues”, un passage de déprime.
Il en est de même pour les parents qui adoptent leur enfant.
“C’était elle dès que je l’ai vue, et j’ai dû faire un effort pour ne pas fondre en larmes devant tout l’orphelinat” – dit une maman
“Je me demandais pourquoi celui-ci, plutôt que celui d’à côté…” – une autre maman
Il est important de savoir que le “baby-blues” de l’adoption existe aussi, et ce d’autant plus que l’attente a souvent été longue et angoissante, et que la période de préparation (agrément et après) a souvent été vécue comme une pression, une exigence de se montrer des parents “parfaits”. Le sentiment de culpabilité si on ne tombe pas immédiatement sous le charme de l’enfant est alors grand, avec la tentation de ne pas s’avouer cette déprime passagère ou de ne pas rechercher de l’aide.
Au final, que l’on soit parent adoptif ou parent “biologique”, l’amour maternel et paternel se tisse naturellement et s’avère de même intensité: les parents qui ont eu des enfants par filiation biologique et d’autres par adoption en témoignent.
Néanmoins, il est très important, au moment de l’apparentement, de tenter de prendre du recul et de s’assurer de la décision que l’on prend, pour ne pas se décider “sur un coup de cœur” ou pour avoir le courage de refuser de devenir les parents d’un enfant que l’on ne se sent pas capable de porter. Accepter, c’est s’engager pour la vie.
